Barcelone ou le mythe de la redistribution


Bien que je ne sois pas outre mesure touché par ce problème (je ne paye pas l’ISF), l’imposition à tout-va m’a toujours sérieusement agacé. Et durant un séminaire qui a eu lieu à Barcelone, il y a quelques jours, j’ai justement eu une conversation avec un individu qui affirmait qu’il fallait taxer encore davantage les plus fortunés. Son point de vue m’a passablement ennuyé. Car selon moi, les impôts et les aides aux revenus influent clairement de manière négative sur le désir de travailler et la fabrication de richesse. Et ce constat s’applique aussi bien au riche qu’au pauvre. C’est d’ailleurs aujourd’hui le problème que rencontrent à présent la plupart des pays riches: un trop fort désir d’égalité annihile le potentiel de croissance sous-jacent de l’économie. Plus l’accent est mis sur la redistribution de la richesse, moins il y a de richesses à dispatcher. En fait, on peut même dire que le simple fait de montrer la pelle à tarte et de prévenir son désir de partager la tarte la fait déjà réduire de taille ! Et en cas de débâcle économique, l’individu qui persiste à promouvoir la redistribution mord clairement dans la main qui le nourrit. Les citoyens les plus créatifs et actifs, à force d’être excessivement imposés, sont découragés à contribuer à la richesse globale. Les individus les moins créatifs et moins brillants, qui sont quant à eux systématiquement aidés, sont également moins encouragés à apporter leur aide au bien-être de tous. Il y a fort à parier que la solution de ce problème sera dans peu d’années un vrai casse-tête. Faudra-t-il plus de croissance et tempérerons-nous notre désir d’égalité ? Ou notre volonté grandissante de répartir la richesse attaquera-t-elle irrévocablement la production de cette même richesse ? Ces considérations ne sont pas pour défendre l’inégalité pour autant. Une trop grande inégalité n’est jamais souhaitable, car dans un pays où domine trop d’inégalités, le décalage entre les fortunés et les plus modestes rend la coexistence pour le moins difficile. Mais je suis sûr qu’une exigence d’égalité trop élevée, qui plus est basée sur la répartition, contribue à nuire à la croissance de léconomie. Ne pas glisser dans l’un ou l’autre excès est donc un exercice d’équilibre périlleux, mais indispensable. Ce séminaire montrait bien que les idées démagogiques, déconnectées de toute réalité, sont encore solidement implantées dans l’esprit de certains… Suivez le lien pour toute information sur ce séminaire à Barcelone.



Trop fort en Escape Game


En créant dans ses murs un espace dédié à ce jeu, le collège du Fort est devenu la référence en la matière dans toute l’académie. C’est le genre de projet qui ne doit jamais voir le jour. Trop fou, trop compliqué, pas très académique sur le papier. Et puis, comme par miracle, les planètes s’alignent. Les profs sont emballés, la chef d’établissement accorde des moyens et le rectorat applaudit. Du coup, après plusieurs mois d’un travail titanesque, deux « escape game » viennent d’être créés en plein cœur du collège du Fort à Sucy-en-Brie. Le principe ? On enferme des joueurs dans une salle et ils ont une heure pour en sortir en résolvant des énigmes. Cela fait quelques années que ces jeux font un tabac à Paris. Les participants doivent payer en moyenne 100 € pour une heure de divertissement. Sauf que là, on ne paye rien. Et pour cause, les seuls joueurs sont des élèves ou des profs. Depuis mai, 22 sessions ont été organisées. Des enseignants viennent même d’autres établissements pour y jouer et s’inspirer du travail réalisé au collège du Fort. Ce dernier est devenu la référence en la matière dans toute l’académie, reconnaît-on au rectorat. L’idée germe en septembre dans la tête d’Audrey Dominique, professeur de mathématiques. « J’en ai fait un à Paris. Et comme ça m’a plu, je me suis dit je vais faire ça avec mes élèves ! » Elle embarque dans l’aventure sa collègue prof d’Anglais. Une poignée de collégiens, qui suivent les options de ces deux matières, doivent en quelque sorte prêter serment. Ils concevront les deux escape game mais devront n’en parler à personne jusqu’à ce que le projet aboutisse. La principale libère des salles, l’ouvrier du collège concrétise toutes les idées des élèves et des profs. « Il y a eu une émulation incroyable », sourit l’enseignante. Ils choisissent d’abord un thème. La première salle sera transformée en une usine russe où une fuite de gaz menace de tuer tout le monde. La seconde porte sur l’Angleterre.