HongKong et l’autonomie positive


Les Chinois ont une perception du temps politique différente de la nôtre. D’abord parce que leur civilisation s’étend sur 3 000 ans, et non sur quatre siècles comme l’américaine ou dix siècles comme française. Ensuite parce que ce temps n’est pas rythmé par les consultations électorales. Pour les Chinois, ce temps ressemble plus à celui d’une dynastie qu’à celui d’une présidence ou d’une législature. Quand la France récupère la Savoie, sous Napoléon III, ou l’Alsace-Moselle, sous la IIIe République, on y applique aussitôt la loi nationale. En Chine, dans pareil cas, on ménage la transition. C’est ainsi que Hong Kong, en 1997, est devenue une “région administrative spéciale” (RAS), sous les principes “un pays, deux systèmes”, “Hong Kong administré par les Hongkongais” et “un haut degré d’autonomie”. “Hong Kong, en 1997, est devenue une “région administrative spéciale” (RAS), sous les principes “un pays, deux systèmes”” À l’occasion du 20e anniversaire du rattachement de Hong Kong à la Chine continentale, le président Xi Jinping s’est rendu trois jours à Hong Kong, où il a été accueilli par le chef de l’exécutif de la RAS et la cheffe de l’exécutif élue. C’est la première fois qu’il posait le pied sur le sol de Hong Kong en tant de président. En 2012, en déplacement à Shenzhen, un journaliste hongkongais lui avait demandé s’il avait quelque chose à dire aux compatriotes de Hong Kong. Il avait répondu : “Hong Kong prospérera”. Hong Kong a prospéré. Hong Kong est la plus grande source d’investissements étrangers pour la Chine continentale, qui a approuvé, depuis 1997, près de 400 000 projets, pour un montant de 900 milliards de dollars, financés par des investisseurs de Hong Kong. L’île est aussi la première destination d’investissements outre-mer de la partie continentale du pays et sa plus importante plateforme de financement outre-mer. Hong Kong City Bank a publié récemment un rapport établissant que le nombre de Hongkongais détenant plus de 10 millions de dollars HK (1,3 million de dollars US) en liquidités atteignait 59 000 en 2016. Hong Kong a bénéficié de l’appui de la Chine continentale lors des crises financières, asiatique de 1997 et mondiale de 2008. Il peut espérer profiter de “la route et la ceinture”, comme aussi du plan de développement de la “grande baie”, incluant Hong Kong et Macao, mais aussi Canton, Shenzhen et sept autres villes de la région. “Hong Kong est la plus grande source d’investissements étrangers pour la Chine continentale, qui a approuvé, depuis 1997, près de 400 000 projets, pour un montant de 900 milliards de dollars” Dans le même temps, les liens économiques se resserrent entre Hong Kong et la Chine continentale, laquelle fournit 95 % de la viande de porc et de bœuf, 70 % de la farine, un quart de l’électricité ou 80 % de l’eau potable. Leur avenir est de plus en plus étroitement lié. Naturellement, l’expérience de Hong Kong servira un jour au rattachement de Taïwan à la Chine continentale.


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